Hervé Yamguen

Comment se définit le vivant ?
Cette question qui peut recevoir
des appréciations autant scientifiques
que philosophiques ou religieuses,
est pourtant, et souvent pour le pire,
une problématique récurrente dont
les enjeux se révèlent souvent dramatiques.
C’est que l’homme, bien qu’étant l’organisme
vivant apparu le plus tardivement sur terre,
présente une propension assez affligeante
aux classifications, aux hiérarchisations
et autres tentations d’identifications
limitatives et exclusives. Diviser pour
mieux régner, donc, quand il ne s’agit
pas de dénier pour asservir et dominer.
Il y a donc l’homme, blanc le plus souvent,
au sommet de cette pyramide ou chaîne
alimentaire, et tout le reste pour son service
ou son plaisir. L’autre, qui a pu comprendre
en fonction de l’humeur du moment,
la femme, l’enfant et des peuples entiers
qu’il fallait civiliser, s’est vu fréquemment
déshumanisé en objet meuble ou bête
de somme pour justifier cette abdication
et cette négation totales de ce qui formait
justement l’apanage ou distinction
de ces humains, trop inhumains…

SW.